ALIBI MEURTRIER. Jerry Hopper
NAKED ALIBI. ALIBI MEURTRIER. Jerry Hopper. 1954
Avec Sterling Hayden (Joe Conroy), Gene Barry (Al Willis), Gloria Grahame (Marianna) et Chuck Connors.
Al Willis a été ramassé en état d'ébriété par la police. Soudain il se montre violent et les inspecteurs sont contraints de répliquer. Dans l'échauffourée, Il est blessé légèrement puis est rapidement libéré. Le lendemain un des inspecteurs qui avait interrogé Willis est abattu en pleine rue et dans les jours qui suivent, la voiture de 2 autres policiers explose au démarrage. Willis, immédiatement suspecté, est amené de force au commissariat après avoir tenté de prendre la fuite.
Le film est construit en 2 parties. La première au cours de laquelle le boulanger incarné par Gene Barry est ramassé à plusieurs reprises par la police. Joe Conroy est en effet persuadé de tenir un tueur de flics mais n'a aucune preuve véritable pour le faire inculper. Il s'obstine néanmoins mais alors que les services de police de la ville sont déjà mis sur la sellette en raison de méthodes jugées brutales, Conroy est pris en photo par un journaliste empoignant Willis au cours d'une descente de police et est révoqué.
La seconde partie, qui débute après une demi-heure de film, se passe dans une ville frontière avec le Mexique. Willis fait croire à sa femme qu'il doit s'absenter pour raisons professionnelles mais rejoint en réalité sa maitresse, une chanteuse de cabaret. Dès lors on n'a plus - bien trop tôt- aucune interrogation sur l'identité du tueur de flics. Double vie...et sans doute double personnalité.
Conroy malgré sa révocation continue à titre personnel son enquête et a poursuivit Willis jusque dans cette ville. Le soir même de son arrivée, il est agressé dans la rue et poignardé. Il est recueilli au domicile d'un vieil homme et de son petit fils...dont la voisine du premier n'est autre -heureuse coïncidence- que la petite amie de Willis. Un scénariste un peu plus inspiré aurait pris la peine d'arranger une rencontre moins improbable mais passe encore...
Je passe sur les développements prévisibles de l'intrigue, notamment sur le dilemme amoureux de la belle pour dire quelques mots des personnages et de l'interprétation.
Sterling Hayden est très bon, comme d'hab. dès qu'il doit interpréter un personnage "brut de décoffrage". Il finira pourtant par s'adoucir et dans toute la partie finale il montrera malgré sa sobriété quasi légendaire tout son potentiel dramatique.
Gloria Grahame a rarement été aussi sexy que dans ce film....Rien que pour çà la note du film remonte de quelques points. En dehors de cet aspect, elle trimbale dans chaque plan son velours et son coté vaporeux habituel que personnellement j'adore. D'autre part elle chante une très bonne chanson, A ace in the hole.
Par contraste, Gene Barry campe un psychopathe plutôt pas mal. Il est maladivement jaloux et tabasse tous les pauvres type qui reluquent du coin de l'oeil sa petite amie...voir même plus tard la belle Gloria elle-même quand il comprendra qu'elle commence à échapper à son emprise.
Un seul personnage secondaire est intéressant, c'est un enfant débrouillard qui interviendra de manière décisive dans le dénouement final.
Bilan : Un film pas désagréable qui vaut surtout pour son interprétation et la belle photographie de Russell Metty. Le travail d'Hopper est lui beaucoup plus anonyme. On peut dire la même chose du scénario qui sur un point de départ intéressant ne tient pas, loin de là, toutes ses promesses. L'atmosphère de la ville frontière rappellera évidemment "La soif du mal" mais bien sûr ce film est loin de valoir le chef d'oeuvre de Welles
Vu en VOST. Est passé a plusieurs reprises sur des chaines françaises.