Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Films Noirs
24 janvier 2013

AL CAPONE. Richard Wilson

AL CAPONE. Richard Wilson. 1959

al-capone-movie-poster-half-sheet 

Avec Rod Steiger, Martin Balsam, Nehemiah Persoff et Joe De Santis

 

Je ne fais pas de résumé du film. Richard Wilson et ses scénaristes n'ont pas réinventés une vie de Capone... 

Un bio pic sérieux filmé dans un style sage et pseudo documentaire. A ce propos, j'ai lu çà et là que le film ressemblerait (et serait filmé) comme un épisode de la série "Les incorruptibles"...mais pour moi c'est une connerie. C'est confondre sobriété et schématisme...On retrouvera d'ailleurs ce même style sérieux et appliqué l'année suivante dans le second film que Richard Wilson consacrera à l'emprise de la mafia, "PAY OR DIE" avec Ernest Borgnine. Un film dont je parlerais plus tard.  

Par contre, si Wilson se distingue par sa sobriété, on ne peut pas en dire autant de l'interprétation. En effet, si Neville Brand campait un Capone assez convainquant et parfois survolté dans THE SCARFACE MOB (Le tueur de Chicago) de Phil Karlson et dans la fameuse série télé, ce n'est rien à coté de l''interprétation de Steiger.

AL-CAPONE--2- 

A priori Rod Steiger dans le rôle de Capone, çà fait peur et de fait on est pas déçu. C'est énoOOOrme ! Mais je dirais que c'est plutôt pour la bonne cause et pourtant je suis loin d'être un grand fan de ce comédien. On a droit à tous les excès possibles et parfois c'est exaspérant mais ce n'est pas Steiger qui a commencé par être grotesque, c'est sans doute d'après ce qu'on connait de sa personnalité Capone lui-même. Je ne parle pas des représentations de Capone que l'on a eu avant et après ce film au cinéma et qui faussent forcement le jugement mais bien de la personnalité du véritable Capone et ce que l'on en connait.  

Dans ce rôle sur (dé)mesure, Steiger nous donne toute la panoplie de celui qui scène après scène ne veut surtout pas passer inaperçu et doué comme il était il y parvient sans peine...mais çà, c'est le Capone sûr de sa force, installé, arrogant et mégalomane des lieux communs cinématographiques. Or Wilson, nous le montre dès 1919, lorsque venant de Brooklyn, il est venu s'installer à Chicago. C'est un des aspects les plus intéressants de son film. Il nous montre Capone avant Capone. On assiste aux débuts presque timide et effacé d'un petit bonhomme ordinaire qui débute comme videur de boite de nuit et garde du corps d'un (petit) chef de la mafia de Chicago.

capo 

Mais le petit bonhomme est montré comme suffisamment malin et opportuniste...et surtout comme un salopard sans scrupules qui trouvera le moyen d'exprimer tout son potentiel de violence dans l'atmosphère corrompu de l'époque. Après une ascension relativement lente, c'est la promulgation de la loi sur la prohibition de l'alcool qui le propulsera véritablement comme un parrain de Chicago. 

Un autre aspect intéressant du film est le volet privé de la vie de Capone et notamment ses amours contrariés avec la veuve d'un homme victime d'un assassinat ordonné par Capone lui-même…C'est d'ailleurs très largement immaginaire.

capon 

Pour ce qui est des autres Capone de l'écran, on peut distinguer chronologiquement : 

-Neville Brand dans la série Les Incorruptibles et le pilote distribué au cinéma réalisé par Karlson.

-Jason Robards dans L'Affaire Al Capone de Roger Corman...Pas du tout physiquement le rôle.

-Ben Gazzara dans Capone de Steve Carver...Pas terrible dans un film lui même médiocre. 

-Robert De Niro dans Les Incorruptibles de Brian De Palma...Qui joue çà comme le fils illégitime de Steiger.

 

Enfin, parmi les autres interprètes du film de Wilson, on peut distinguer Martin Balsam en journaliste pourri.

Très belle photographie due à Lucien Ballard. L'image est "chaleureuse", les mélanges de gris donnent une certaine épaisseur aux images. 

Quant au travail de Richard Wilson, j'ai dit tout le bien que j'en pensais. Une remarque cependant sur l'honnêteté du film...Il l'est dans une certaine limite, de ce qui était acceptable en 1959, car si la voix off qui cloture le film nous dit que Capone a été libéré de prison pour raisons de santé, elle ne précise pas que c'est la syphilis qui a finit par avoir sa peau. 

Vu en VOST. Passé à la TV chez nous.

Publicité
Publicité
Commentaires
Films Noirs
  • Critique des films noirs du cinéma américain entre 1940 et 1960. + cinéma "policier" au sens large. Le principe : Un court résumé du film pour situer l'action et les personnages, puis mise en avant des points singuliers du film, bons et/ou mauvais.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 114 669
Publicité