RINGS ON HER FINGERS. Rouben Mamoulian
RINGS ON HER FINGERS. QUI PERD GAGNE. Rouben Mamoulian. 1942
Avec Henry Fonda (John Wheeler), Gene Tierney (Susan/Linda), Laid Cregar (Warren) et Spring Byington (Maybelle Worthington)
Une comédie qui fera diablement penser à THE LADY EVE ( Un coeur pris au piège) de Preston Sturges. Le point de départ est pratiquement identique mais les développements de l'intrigue sont heureusement très sensiblement différents.
Un couple d'escrocs réussi à convaincre tant bien que mal une très belle jeune femme sans le sou de leur servir d'appât pour escroquer de riches hommes célibataires.
Après avoir réussi plusieurs arnaques lucratives, ils se retrouvent dans une station balnéaire et y rencontrent John Wheeler qui semble très riche et qui est donc à priori un "client" tout indiqué pour les escrocs. Il souhaite acheter un bateau, aussi le couple profitant de l'absence des véritables propriétaires, vendent le bateau de ses rêves à Wheeler. Ce dernier se rend très rapidement compte de la supercherie et veut à tout prix retrouver les escrocs...
----------------------------------------
Je ne veux pas trop en dire mais le personnage de Fonda est sensiblement différent de celui qu'il tenait dans le film de Sturges. Il n'y a pas du tout le coté burlesque du film antérieur montrant un Fonda extrêmement maladroit et empoté. De plus, le personnage est beaucoup plus complexe et nous réserve une grosse surprise après une demi-heure de film.
Autre différence, même si le ton de comédie subsiste jusqu'à la fin du film de Mamoulian, il tend aussi assez rapidement vers la romance ce qui n'est pas gênant puisque c'est dans l'accord quasi miraculeux entre les deux comédiens principaux que réside le véritable intérêt du film.
Gene Tierney est divine et bien plus drôle que dans ses autres (rares) comédies. Sa complicité avec Fonda est également bien plus évidente que dans "Le retour de Frank James" tourné 2 ans plus tôt. Les deux ont vraiment l'air de beaucoup s'amuser et nous avec. Par ailleurs, le sens du tempo dans les gags ou dans le rythme des dialogues de Fonda font merveille.
D'autre part, les nombreux rebondissements de l'intrigue relancent constamment l'intérêt du film et les relations entre les personnages ne cessent d'évoluer dans un film qui pour moi vaut bien mieux que sa réputation. Fonda lui même n'aimait pas du tout ce film, ce qui est assez incompréhensible. Cela dit dans ses mémoires, il éreinte plus de films de sa filmographie que ne le ferait n'importe quel critique ce qui montre bien la modestie et l'exigence du personnage.
Vu en VOST.