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Films Noirs
16 février 2013

KEY WITNESS. Phil Karlson

 

KEY WITNESS. Phil Karlson. 1960

MPW-43268 

Avec Jeffrey Hunter (Fred Morrow), Pat Crowley (Ann Morrow), Dennis Hopper (Cowboy), Joby Baker (Muggles), Corey Allen (Magician), Johnny Nash (Apple), Susan Harrisson (Ruby) et Frank Silvera (Lt Torno)

 

Fred Morrow, un commercial en déplacement dans un quartier déshérité de Los Angeles, s'arrête pour téléphoner dans un bar. Une jeune femme commence à le regarder avec insistance puis devant son manque de succès s'intéresse à un autre homme présent et tout deux  commencent à danser. Cowboy, son petit ami accompagné par sa bande voyant cette scène de loin décide de donner une leçon au jeune homme et à l'issu d'une lutte inégale, il le poignarde à mort. Fred Morrow prévient les services de  police et est le seul à s'occuper du mourant en les attendant...puis le seul à accepter de témoigner et de tenter d'identifier le principal auteur du meurtre, ce qu'il fait. Cowboy et sa bande sont activement recherchés par la police mais ayant appris le nom  et l'adresse du témoin, il commence à le harceler, lui et sa famille, afin de lui faire renoncer à témoigner…

MPW-77681 

C'est un film étape qui venait directement après ceux qui montraient assez sérieusement la jeunesse perturbée et délinquente des années 50, un genre qui fut à la mode à la suite de LA RAGE DE VIVRE (Rebel without a cause), film emblème d'une époque dont on retrouve 2 des protagonistes dans le film de Karlson : Dennis Hopper et Corey Allen. Le parallèle est encore plus évident avec GRAINE DE VIOLENCE (The blackboard jungle) et avec CRIME IN THE STREETS mais dans tous ces films les dimensions sociales, sociologiques et morales voir raciales étaient omniprésentes. Même dans un film relativement mineur comme celui de Siegel, on avait un personnage intéressant d'éducateur joué par James Whitmore et un parent, la mère de Cassavetes avait un rôle important dans le récit. Ici, il n'en est rien. Aucune de ces dimensions n'est présente à part une toute petite dimension raciale. Un des 5 thugs est en effet un très jeune garçon noir qui jouera un rôle particulier. Le seul parent que l'on voit est d'ailleurs sa mère, une femme de ménage, qui conseillera à son fils d'abandonner le gang et lui parlera de travail comme un conseiller d'orientation… 

Si l'on voit donc les sources qui l'on inspiré, à la vision de ce film on voit encore mieux sa triste descendance, tous ces films qui montreront des familles de citoyens américains moyens terrorisés par des voyous. Il inspirera d'ailleurs directement le producteur de TERREUR AU KM. (Hot rods to hell), un film devenu culte et qui a connu bien des avatars vroum vroum. Car le film de Karlson est lui en revanche totalement urbain et la famille Morrow : le père Fred, sa femme et leurs deux enfants seront harcelés dans leur quotidien et à leur domicile. La campagne de terreur est d'ailleurs plutôt bien mené par Karlson…sauf que la bande de Thugs est assez ridicule.  

Ils en font tous des tonnes, en premier lieu Dennis Hopper et Joby Baker qui fait très bien le jobard drogué. Ils sont presque tous plus que limite et ont d'ailleurs plus l'air d'étudiants de Berkeley que de dangereux délinquants de l'East LA. Mention spéciale du mauvais gout pour la seule fille du groupe qui est assez grotesque. La belle écervelée quand elle se bagarre, tabasse à coups de sac à main ses victimes notamment dans une scène qui interrompt de manière totalement débile une audience du tribunal. Elle jouera à nouveau du sac à main dans le climax du film, une bagarre impliquant tous les principaux protagonistes.  Le reste de la distribution : 

-Jeffrey Hunter se tire plutôt très bien d'un de ses rôles les plus complexes avec celui qu'il tenait dans Brainstorm (Heu ! Jesus je le compte à part car comment voulez vous juger Jesus. J'suis pas Ponce Pilate). 

-Pat Crowley nous le fait dans le registre de l'hystérie...Mais c'est vrai qu'un mère, dès que tu touches à ses gosses…  

-Frank Silvera campe un très bon inspecteur de police. 

C'était le film de l'époque sur la jeunesse délinquante le plus con et inutile que j'ai vu…mais il y a eu pire depuis…Ce qui l'empêche d'être devenu un film culte c'est sans doute justement le fait de n'avoir pas été encore suffisamment grotesque et kitsch. 

 

Vu en VOST. Passé à la TV chez nous.

 

  

  

 

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Commentaires
T
Avis partagé pour ce film que j'ai bien aimé malgré ses défauts. <br /> <br /> <br /> <br /> Je trouve le début plutôt juste et bien réalisé. Ensuite indéniablement, cela devient un peu "too much" dans la montée de la pression effectué par le gang sur la famille. Comme si il avait fallu surenchérir par rapport aux films précédents qui avaient déjà traités ce sujet, et effectivement tout ce petit monde en fait un peu de trop.<br /> <br /> <br /> <br /> Dennis Hopper est cependant une nouvelle fois convaincant dans son rôle de "petite frappe" même si on peut regretter de le voir encore cantonné au "bad guy" (cf ses rôles précédents dans le western de Hattaway "From Hell to Texas" 1958 ou "The Young Land" de Ted Tetzlaff 1959). Jeffrey Hunter est quand à lui impeccable.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le thème de la délinquance et des bandes, je lui préfère le film de John Frankenheimer, "Le temps du châtiment" / "The Young Savages" - 1961, tiré du très bon livre d' Ed MacBain (déjà auteur de "Blackboard Jungle"/"Graine de violence"). Je dois aussi visionner deux films antérieurs, "Graine de faubourg"/ "City Across the River" de Maxwell Shane 1949 et "Filles dans la nuit"/ "Girls in the Night" 1953 de Jack Arnold.
Films Noirs
  • Critique des films noirs du cinéma américain entre 1940 et 1960. + cinéma "policier" au sens large. Le principe : Un court résumé du film pour situer l'action et les personnages, puis mise en avant des points singuliers du film, bons et/ou mauvais.
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