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Films Noirs
22 février 2014

SHOW THEM NO MERCY ! George Marshall

83

Avec Cesar Romero (Tobey), Bruce Cabot (Pitch), Rochelle Hudson (Loretta Martin), Edward Norris (Joe Martin), Edward Brophy (Buzz) et Warren Hymer (gimp)

La voiture de Joe et Loretta Martin, un jeune couple sans le sou en partance pour Sacramento ou Joe doit prendre un travail, s'enlise sur une route secondaire inondée par une pluie torrentielle. Au milieu de la nuit, Joe, sa femme, leur petite fille et leur chien trouvent refuge dans une maison apparemment abandonnée et isolée au milieu de la forêt, pensant en repartir dès le lendemain matin, mais alors qu'ils dorment, 4 hommes armés surgissent dans la maison. Ils enferment la famille dans une des chambres, pensant d'abord se débarrasser d'eux au plus vite mais la présence d'un bébé qu'un des hommes refuse de supprimer, et la volonté de Tobey, le chef du groupe, qui refuse par principe de se livrer au meurtre mais qui hésite néanmoins à supprimer ces témoins gênants, stoppent provisoirement les intentions criminelles de Pitch, le plus violent de tous. Les 4 hommes avaient prévu de se partager la rançon de 200 000 $ qu'ils venaient de récupérer contre la libération d'un fils de famille qu'ils avaient kidnappé avant de repartir au plus vite mais ils sont contraint de rester sur place et d'attendre que les recherches s'estompent. Alors qu'au cours de cette première nuit, ils s'interrogent sur le sort à réserver aux otages, la radio diffuse une alerte les concernant et le jeune couple comprend à qui ils ont affaire. Leurs jours sont désormais comptés...

 

Le titre annonce partiellement la couleur, en français çà donne " Ne leur montrez aucune pitié ". A propos de ce petit film de gangsters du milieu des années 30, je peux réemployer les termes utilisés à propos d'un autre film précédemment critiqué dans ce topic, "Citadel of Crime" de George Sherman. C'est le genre de film très bien fait, court et nerveux (75 min) mais aussitôt vu, aussitôt oublié, même si de ce récit minimaliste, Marshall tire sans doute le meilleur parti possible. C'est un film au rythme vif, en rien statique malgré un huit-clos quasi permanent, comportant des moments de violence assez saisissants, notamment dans le final, mais dans lequel, en spécialiste de la comédie, Marshall épice heureusement le récit de traits d'humour bienvenus qui contrebalance un peu le coté douteux du fond du propos. Le film en effet se présente en apparence comme un plaidoyer en faveur des méthodes policières expéditives employées pour éradiquer le crime.

Le film est de fait le reflet d'une époque. Il a été réalisé juste après une vague d'enlèvement de personnalités célèbres, alors la production avait surement l'intention de montrer avec quels traitements impitoyables il fallait procéder avec de tels malfrats...mais paradoxalement, au final ce seront les policiers qui s'avèreront bien plus dangereux que les 4 kidnappeurs. Les plus grands éclats de violence, une certaine volonté de vengeance, viendront en effet de la police car même si les 4 hommes ne sont pas des enfants de coeur, Marshall et son scénariste se servent du cadre inhabituellement bucolique et rural de ce film de gangsters -un peu comme dans Citadel of Crime d'ailleurs- pour nuancer le propos à leur sujet et pour commencer, le scénariste ne les a pas présenté d'un bloc, bien au contraire. Les différentes personnalités des 4 hommes sont assez bien montrés et ne seront pas sans conséquences dans la suite du récit, les voici :

L'assez limité Cesar Romero jouait donc Tobey, le chef des affreux. Il restait dans son emploi presque minimal, l'élégant gominé, très souriant et charmeur malgré le coté mauvais garçon. Par ailleurs, il est dans le doute concernant l'avenir des otages. Il répugne à répandre le sang mais n'a aucune envie de se faire prendre après ce gros coup réussi et doit faire face à la bande et agir...(ou bien...) et d'ailleurs son second, Pitch, joué par Etienne Pelissier Jacques de Bujac, cad Bruce Cabot, son nom véritable, lorgne un peu sur la place et à beaucoup moins de scrupules de Tobey...Cabot est excellent dans ce rôle, le plus riche et le plus intéressant de tous les personnages, otages compris. Entre autre chose, il maltraite un peu les 2 autres membres de la bande, Gimp, le plus humain et le plus scrupuleux, ainsi que Buzz, un type assez stupide dont Pitch et Tobey se moquent en permanence. Ce rôle est tenu par l'excellent Edward Brophy, petit bonhomme rondouillard et chauve qui a peur de tout. Il est l'objet de la plupart des gags amenés par Marshall. Je n'en dis pas trop mais ce bon George sait se servir d'une maison bouffée aux termites, de la présence d'un pivert dans la forêt environnante, etc...sans que cela ne rompe aucunement la tension généré par le film car justement l'humour est introduite presque exclusivement par ce personnage ridicule...Mais Marshall sait se servir aussi de la présence d'un bébé et d'un chien (qui est au moins d'une excellente scène).

Quant au couple d'otages, le jeune courageux est joué de manière acceptable par Edward Norris, tandis que la très belle Rochelle Hudson incarne bien mieux la douce et jeune ingénue aux ressources insoupçonnées. Elle multiplie les regards effrayés, pour elle comme pour sa petite fille pendant une bonne parie de l'histoire, mais elle sait à l'occasion jouer de la mitraillette Thompson ! La très belle Rochelle Hudson (oui, je sais, je radote) n'a eu qu'une toute petite carrière. Dans les années 30, elle était notamment une des 2 jeunes filles de " Wild Boys of the road ". Elle était également Cosette dans la très moyenne version des Misérables de Lewis Milestone, jouait aussi la fille de Claudette Colbert dans le 1er " Imitation of life" et elle a terminé sa carrière en étant la mère de Natalie Wood dans " La fureur de vivre " puis au milieu des années 60 en tenant des rôles secondaires dans les thrillers de William Castle.

Quand à George Marchemal, d'une carrière très prolifique, plutôt cantonnée aux séries B, on peut retenir ses comédies (pour Laurel et Hardy, Bob Hope, Betty Hutton, Jerry Lewis...et Glenn Ford qu'il employa souvent dans des comédies) et ses westerns, dans lesquels on retrouve parfois l'humour qui était sa grande spécialité. Il aura assez rarement joué en 1ère division mais il y a tout de même quelques exceptions : La belle biographie du magicien " Houdini ", le film noir "Le dahlia bleu " et une imitation pas trop honteuse -contrairement à ce qu'en dit Tavernier, d'Autant en emporte le vent, " Le sang de la terre "...mais dans lequel il faut supporter une plus que jamais larmoyante Susan Hayward.

Show Them...a été une belle surprise et est surement un des tout meilleur film de gangsters "inconnu" que j'ai vu jusqu'ici. vu en VOST

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Films Noirs
  • Critique des films noirs du cinéma américain entre 1940 et 1960. + cinéma "policier" au sens large. Le principe : Un court résumé du film pour situer l'action et les personnages, puis mise en avant des points singuliers du film, bons et/ou mauvais.
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