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Films Noirs
24 juillet 2015

La princesse de Samarcande - The Golden Horde

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Réalisation : George Sherman / Production : Robert Arthur et Howard Christie (Universal) / Scénario :  Gerald Drayson Adams d'après une histoire de Harold lamb / Photographie : Russell Metty / Musique : Hans Salter 

Avec Ann Blyth (La princesse Shalimar), David Farrar (Guy de Devon), George Macready (Raven), Henry Brandon (Juchi), Howard Petrie (Tugluk), Richard Egan (Gill), Marvin Miller (Gengis Khan), Donald Randolph (Torga), Peggie Castle (Lailee) et Poodles Hanneford (frère Jean)

Vers 1220, l'armée de Gengis Khan, connue sous le nom de Horde d'or, arrive aux portes de Samarcande. Pour prendre la ville et la piller, il envoie deux chefs de son armée, son propre fils Juchi et son allié Tugluk, le roi Kalmouk.  Ils sont cependant devancés par une troupe de croisés anglais conduite par  Guy de Devon qui est introduite en ville par un officier de  la princesse Shalimar  qui lui annonce la défaite de son armée. Guy propose de prendre en main la lutte contre le Khan mais Shalimar décline l'offre, préférant employer la ruse plutôt que la force contre un ennemi en bien trop grand nombre.  Elle invente avec son astrologue une soi disant prophétie disant que seul un conquérant venu de l'est sera en mesure de l'épouser et que si cela s'accompli, le couple régnera sur le monde. C'est ainsi qu'elle compte bien séduire les deux envoyés de Gengis Khan et les dresser l'un contre l'autre. Elle est bien aidé par le fait que les deux hommes sont déjà ennemis mais  son plan est compromis par les initiatives de Guy et de ses croisés qui ne pensent qu'à en découdre… 

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Deux stratégies s'opposent pour affronter la horde de Huns (Hein ?).  A ma droite, Shalimar : 1m57, 90-60-90 ; beaucoup de dents (32 comme tout les monde mais on dirait qu'elle en a plus que nous quand elle sourit Ann Blyth) ; des robes de princesse…et très futée. A ma gauche, Guy de Devon. Arrogant comme un anglais ; grande épée, grand par la taille, des gros bras mais avec une toute petite tête. Par contre, il est pistonné : Il a été envoyé par Dieu (enfin, le sien). La première rencontre se passe mal. Alors que Shalimar reçoit en audience son astrologue (dans ces pays là c'est encore plus important qu'un premier ministre) elle est dérangée par le bruit provoqué par les croisés anglais sans gêne qui rient dans les couloirs et chahutent avec les servantes. Ça ne s'arrange guère quand Guy déclare à la princesse (je résume l'idée) : Laisses faire, femme,  je m'occupe de tout ! L'idée qu'une femme ne peut pas être compétente dans ce genre d'affaire ne va pas quitter le croisé puisqu'il ne va pas cesser de répéter à Shalimar pendant les 2/3 tiers du film : Mais laisses nous faire puisqu'on te dit qu'on est des épées ! C'est dire s'ils sont courageux mais un peu présomptueux les croisés car les défenseurs de la vrai foi ne sont guère plus nombreux que les apôtres. En fait, les croisés ne servent presque à rien : ils livrent une petite bataille au tout début, se battent dans le palais lors de la première rencontre avec les Mongols ; plus tard, les archers de Guy vont abattre un messager important mais pour le reste, c'est Shalimar qui assure. Pour qu'il ne contrarie par ses plans, elle est même  contrainte d'écarter Guy et de l'exiler dans les montagnes à l'écart de la ville. On revoit certes le chef des croisés de temps à autre parce qu'il faut bien faire progresser l'idylle prévisible mais pour les coups d'épée, il va falloir attendre la partie finale pour que le film s'anime très nettement.   

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Car pour le reste, sans doute en partie faute de budget, on est plutôt dans des intrigues de palais plutôt que dans la grosse bataille.  La prophétie de Shalimar et de son charlatan - pardon, de son astrologue- ça marche surtout si la princesse accroche le regard. Bon là, visiblement ça marche car les deux prétendants semblent assez bien accrochés par sa beauté mais elle joue surtout très intelligemment avec eux, semant le trouble entre les deux rivaux, ce qui accentue la division chez ses ennemis. Il faut dire aussi que les deux Mongoliens (c'est pas comme ça qu'on dit ?)  ne sont pas des flèches. Le fils du Khan, Juchi (Henry Brandon) c'est le genre,  fils à papa, toujours prêt à rappeler qu'il est le fils du patron. D'un autre coté, son rival Tugluk (Howard Petrie) est roi, ce qui en impose aussi. Leur duel est d'ailleurs la plupart du temps hilarant. S'ils ne s'étripent pas avant la fin, c'est en raison des interventions de Raven (George Macready), le chaman de Gengis Khan qui sépare les frères ennemis quand l'affrontement va trop loin. Il finit par en appeler au grand patron mais on ne le voit guère en dehors d'une scène au tout début (mais il réapparaît dans le grand final).  

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Je ne sais pas si c'était délibéré pour souligner le contraste entre  la vrai foi et les croyances de ces barbares mais les scénaristes ont beaucoup insisté sur les superstitions et les prophéties de ces orientaux décidément très crédules. Même le chef est un vrai couillon. Au tout début du film, on voit Gengis Khan ordonner à un soldat de donner un coup de surin à un chaman de Samarcande qui le mettait en garde contre une prophétie  qui prétend que " toute personne qui tenterait  de détruire Samarcande serait lui-même détruit " mais il va pourtant finir par avoir la pétoche…Un mot sur les interprètes. Dans ce genre de films, le mieux à faire serait de ne pas se prendre trop au sérieux,  alors Il est toujours amusant de constater que certains comédiens prennent un ton très solennel et déclament comme dans la cour d'honneur à Avignon. C'est un peu le cas au palais (le grand vizir Torga  interprété par Donald Randolph) et surtout chez les mongols : Gengis khan (Marvin Miller),  son fils Juchi (Henry Brandon) et le roi Tugluk (Howard Petrie)  sont très sérieux…alors qu'ils sont les plus tordants des personnages ; ils sont juste un cran au dessus du pourtant très voyant chaman interprété par George Macready. Au palais, on remarque à peine Peggy Castle qui interprète la servante favorite de Shalimar, Lailee. Au coté du Guy de Devon, deux autres croisés se distinguent à peine, Poodles Hanneford (frère Jean) et Richard Egan (Gill). Chez les croisés, le seul qui ai un rôle important, c'est évidemment David Farrar dans son premier film américain.  Sa diction impeccable et son accent british collent parfaitement à ce personnage plein de noblesse et un peu grandiloquent.

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En revanche, il pense surtout avec son épée…mais il féraille finalement assez peu car les croisés sont véritablement très peu nombreux. D'un autre coté, partir en croisade à 20, faut vraiment être couillu. C'est comme si un producteur affirmait qu'il peut faire un film d'action avec 20 figurants, c'est pas possible. Ah ben si ! Ce relatif manque d'action ne m'a pas gêné car le film se rattrape par les intrigues de couloir. Le personnage de Shalimar est intéressant car contrairement à bien d'autres figures féminines du genre, c'est par son intelligence qu'elle parvient à ses fins en s'amusant au passage des 3 imbéciles qui gravitent autour d'elle. Le croisé et les deux chefs mongols s'entendent au moins sur un point : un pays ou une guerre, ne peuvent pas être dirigés par une femme….Elle prouve le contraire...ou plutôt elle tente de le prouver car le final contredit un peu les intentions, si intentions il y avait, des auteurs.  Ann Blyth est parfaite, moins sexy que d'autres, elle donne en revanche de la noblesse à ce personnage et y ajoute une touche d'humour. Petit défaut agaçant par moment, je n'ai pas aimé la musique très pétaradante de Hans Salter. Ce film trainait sur mes étagères depuis un bon moment mais c'est une belle petite surprise. Pas un chef d'oeuvre, non, mais à voir tout de même.

 

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Films Noirs
  • Critique des films noirs du cinéma américain entre 1940 et 1960. + cinéma "policier" au sens large. Le principe : Un court résumé du film pour situer l'action et les personnages, puis mise en avant des points singuliers du film, bons et/ou mauvais.
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