Our Blushing Brides. Harry Beaumont (1930)

 Réalisation :  Harry Beaumont / Production : MGM 

Avec Joan Crawford (Jerry), Anita Page (Connie), Dorothy Sebastian (Franky), Robert Montgomery (Tony Jardine), Raymond Hackett (David Jardine), Hedda Hopper (Mme Weaver) 

La vie professionnelle et sentimentale de trois amies qui partagent le même appartement. La rêveuse Connie, l'opportuniste Franky et l'indépendante Jerry. 

 Une peine chronique rapide pour évoquer ce film diffusé jadis sur le satellite avec le titre  français : Une jeune fille moderne. Il n'y en a bien qu'une, le personnage interprété par Joan Crawford qui est d'assez loin le personnage le plus mis en avant dans un film dont l'atmosphère rapelle un film antérieur de Joan Crawford : Les nouvelles vierges ( Our Dancing Daughters) sauf que celui ci est un All Talking Picture. Sinon, on retrouve  le même metteur en scène, les 3 mêmes actrices principales et un sujet voisin. Les 3 jeunes amies travaillent comme vendeuses et mannequins dans un grand magasin. Elles voient défiler les gens qui ne "connaissent pas la crise" (quoique en 1930, on était pas encore entré dans le plus dur, qui trouvera son reflet dans le cinéma de l'époque), elles se font draguer toute la journée et le soir venu, elles sont sortis par les plus tenaces et tombent sur des hommes qui ne pense qu'à çà. La moins farouche et la plus opportuniste c'est l'amusante et sexy Franky (Dorothy Sebastian). La  plus romantique, c'est Connie (Anita Page). Elle sort avec David,  un jeune homme dont les parents ont eu du bol. Il est le plus jeune fils Jardine, les propriétaires du grand magasin. Son frère ainé Tony (Robert Montgomery) commence a s'intéresser de très près à Jerry mais celle ci se dérobe sans cesse et très aigrie par ses déboires amoureux,  repousse toutes les propositions qui lui sont faites. Jerry observe même avec ironie les aventures amoureuses de ses amies, les mets en garde, les incitant en vain à conserver leur indépendance…mais elle-même n'est pas à l'abri.    

Le scénario est très mince mais les dialogues sont assez audacieux. L'indépendance farouche de Jerry est très bien illustrée par son dialogue relativement moderne. Au delà du fait qu'elle est bien servie par son personnage et le dialogue qui va avec, il est évident qu'il y a un abime entre Crawford et les autres interprètes, même avec Robert Montgomery que j'ai déjà vu beaucoup mieux inspiré malgré un coté gauche toujours plus ou moins présent. Il y a longtemps que je n'avais pas vu Crawford dans un film aussi ancien et sa beauté -elle aussi moderne- et son talent  -encore perfectible- sautent aux yeux dès qu'elle apparait. Pour la beauté, on est servi. Le milieu évoqué, celui de la mode, est un bon prétexte pour montrer de jolies filles. Les  scènes sexy sont assez nombreuses. Forcément pour défiler habillé, avant, il faut se déshabiller. Certains n'auraient pas filmer l'avant, Harry Beaumont, si ! En plein milieu du film, on assiste même à un long défilé de mode dans toute sorte de tenues, de la robe du soir au maillot de bain pour un final à la Busby Berkeley inattendu et très improbable. Le milieu de la mode est d'ailleurs montré de manière assez caricatural mais parfois c'est très drôle. Un grand couturier français rend visite  au grand magasin. Ses manières exubérantes sont  déjà amusantes mais c'est quand il présente ses assistants que l'on éclate de rire devant les manières "raffinées" du chapelier (le premier gag visuel initial très drôle tourne vite au comique de répétition…qui ne l'est plus). L' amorale de l'histoire est elle aussi très mince, elle dit quelque chose qui ressemble à : "méfiez vous fillettes", un titre de la série noire, qui fait plus souvent mon ordinaire. Bilan : Pas mal mais de la même époque, à mi chemin entre le drame et la comédie, j'ai tout de même vu d'assez nombreux pré-codes meilleurs que celui ci.