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Films Noirs
26 février 2014

FINGERS AT THE WINDOW. Charles Lederer

fingers-at-the-window-poster

Avec Lew Ayres (Oliver Duffy), Laraine Day (Edwina Brown), Basil Rathbone (Cesar/Dr. Santelle), Walter Kingsford (Dr. Cromwall) et Miles Mander (Dr. Immelman)

La ville de Chicago est terrorisée par une série de 5 crimes commis par des tueurs armés de hache. Le soir ou un nouveau crime vient de se produire, Oliver Duffy, un acteur au chômage rentrant chez lui, est intrigué par le comportement d'un homme qui a l'air de suivre une jeune femme. Il le signale à un policier qui ne le prend pas au sérieux, pas plus qu'il n'est pris au sérieux par la jeune femme qu'il raccompagne néanmoins à son domicile. Persuadé qu'elle est surveillée par un tueur, Il revoie la jeune femme et s'assure de sa sécurité, et effectivement, au cours de la nuit suivante, un homme armé d'une hache s'introduit dans l'appartement d'Edwina mais il est maitrisé par le jeune acteur qui faisait le guet. Conduit au commissariat, le vieil homme, comme tous les autres fous capturés, demeure prostré et se révèle incapable de s'expliquer sur la tentative de meurtre. La police a l'air de croire à la fin de l'affaire mais accompagnant la jeune femme jusqu'à la chambre d'hôtel réservée par la police pour qu'elle y trouve un refuge provisoire, Duffy constate que la hache de secours du couloir de l'hôtel s'est volatilisée…et il a le temps de voir un autre homme prendre la fuite. Dès lors, il devient clair que c'est la charmante Edwina Brown qui est visée…

 

Un tout petit film noir, en tout cas un film catalogué comme tel et dont l'intrigue aurait pu nous donner au moins un thriller très inquiétant à la Jack l'éventreur mais qui par son traitement offre un mélange des genres plutôt surprenant qui tient du film gothique (raté), du récit mystérieux…mais qui est surtout plaisant par le ton de comédie adopté dès ses prémisses. Ce n'est donc pas tout à fait le film que l'on attend mais le film possède néanmoins quelques attraits. Il démarre comme un film gothique. La nuit ; les rues désertes de Chicago ; une jeune femme rentre chez elle ; une silhouette menaçante se déplace ; son ombre se projète sur les murs de la ville…mais on pense plus à Tom, de Tom et Jerry, rasant les murs sur la pointe des pieds qu'aux étrangleurs ou éventreurs de New-York, de Londres ou d'ailleurs. Le tueur à la hache qui poursuivait la charmante Laraine Day est d'ailleurs très improbable. L'homme capturé par le jeune acteur au chômage est un brave petit vieux au regard halluciné bon pour la maison de retraite des dingos. Pour expliquer cette série de crimes, l'expert psychiatre de la police penche pour une forme d'hystérie collective et contagieuse mais spontanée et la police se range à cet avis. Or, il semble bien que loin d'être une victime choisie au hasard, la jeune Edwina Brown est en réalité la cible de plusieurs tueurs. N'étant absolument pas pris au sérieux par la police qui prétend avoir la situation en main, l'apprenti détective, l'acteur Oliver Duffy, cherche tant bien que mal à comprendre ce qui dans le passé de la jeune femme pourrait expliquer ces tentatives d'assassinat mais la jeune femme ne cesse de mentir et de dissimuler son passé…

 

Fingers At The Window 3_cr

 

La charmante Edwina Brown, une danseuse de cabaret, est d'ailleurs aussi ravissante qu'elle est idiote. Lorsqu'au commissariat, les enquêteurs lui demandent de raconter les évènements de la soirée, elle ne comprend rien de ce qu'on lui dit et à chaque fois qu'elle commence à s'exprimer, elle est aussitôt interrompue par l'acteur qui rejoue les situations, se mettant même dans la peau du tueur. Les flics ne pensent alors qu'à s'en débarrasser mais elle-même se révèle incapable de raconter simplement et clairement les faits. Plus tard, Il faut la voir bouche bée lorsque le jeune acteur tentera de lui expliquer la machination dont elle est l'objet, puis faire la coquette et mentir au jeune homme qui veut l'aider, uniquement par crainte de voir sa réputation ternie par les révélations sur sa vie "dissolue" à l'époque ou elle avait passé quelques années à Paris. De son coté, Lew Ayres est un des plus cools héros de film noir que j'ai vu. Cet acteur au chômage élégant, portant l'habit et le haut de forme est assez farfelu. il cite des poètes et les allusions littéraires sont assez nombreuses dans son dialogue. Il s'improvise garde du corps de la stupide et vulnérable Edwina et se révèle être un détective amateur perspicace et débrouillard. Ce couple vedette est un des attraits du film. J'ajoute que Laraine Day est absolument adorable mais ce n'est pas nouveau…

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Le film se moque aussi allègrement de la police et surtout de la psychiatrie. L'expert de la police est un psychiatre d'origine allemande qui multiplie les diagnostics aléatoires et mélange -à la suite du scénariste- à peu près tout : Paranoïa, schizophrénie, dédoublement de la personnalité et hystérie collective. Plus tard, il multipliera les analyses erronées. Pour les besoins de son enquête menée en marge de la police, Duffy se fera passer pour fou, réutilisant à son profit -pour faire diversion- l'obsession maniaque du rangement d'un des tueurs décrite plus tôt par le professeur. Dans une scène hilarante, alors que Duffy fouille un bureau -l'air de rien- toute l'action se passe sous les commentaires du psy qui analyse en direct pour les journalistes et les policiers présents le comportement de Duffy :

-Il arrive "…mais z'est drès rare gu'un malade s'inverse et que son obsession du rangement, du classement se transforme subitement et qu'il…"…Entendant çà Lew Ayres commence à saccager toute la pièce ayant l'intention de profiter de la confusion pour prendre la fuite, toute cette scène se passant sous les cris enthousiastes du psychiatre qui s'exclame : " Il z'inverze !!! Z'est zeulement la droisième fois que je vois za en 30 ans de garrière". Je sais, je fais vachement bien l'accent allemand. C'est d'autant plus fort que ce film je l'ai vu en VO ! Bref, on se marre un peu mais on fini par retomber un peu dans le programme initial. C'est en effet dans la dernière partie du film que l'on retrouve les scènes de suspense et d'angoisse, ce dernier 1/4 d'heure est même totalement sérieux. On a de très bonnes scènes dans un hôpital puis dans l'hôtel particulier du commanditaire des crimes…car aucune des victimes n'avaient été choisi par hasard. Le reste : Usurpation d'identité. Hypnose. Empoisonnement, c'est à dire la résolution de l'énigme, c'est intéressant et pas mal fichu mais l'intérêt de ce film est ailleurs. Un film sympathique mais facultatif…

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Films Noirs
  • Critique des films noirs du cinéma américain entre 1940 et 1960. + cinéma "policier" au sens large. Le principe : Un court résumé du film pour situer l'action et les personnages, puis mise en avant des points singuliers du film, bons et/ou mauvais.
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