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Films Noirs
24 janvier 2013

TRAQUÉ DANS CHICAGO. John H. Auer

CITY THAT NEVER SLEEPS. TRAQUÉ DANS CHICAGO. John H. Auer. 1953city_that_never_sleeps_ver2 

Avec Gig Young (Johnny Kelly), Mala Powers (Sally Connors), William Talman (Hayes Stewart), Edward Arnold (Penrod Biddel) et Marie Windsor (Lydia Biddel) 

L'action se déroule au cours d'une seule nuit à Chicago. On suivra une multitude de personnages : 

Johnny Kelly. C'est un flic qui n'a jamais vraiment eu la vocation. Il a simplement suivit les pas de son père, flic lui aussi et qui plus est dans le même commissariat. Kelly vit avec une femme qu'il n'aime plus et rêve de partir en Californie avec sa maitresse. La voici : 

Sally Connors. Qui rêvait d'être ballerine mais qui chante et danse dans un cabaret miteux. Elle menace de rompre si Kelly ne se décide pas enfin à quitter sa femme et se dit prête à renouer avec son ex-petit ami Gregg. 

Gregg Warren. Un ancien acteur devenu mime automate et qui passe ses nuits dans la vitrine du cabaret. Il est toujours amoureux de Sally.

CityThatNeverSleeps1953PDTV06006212 

Un soir, Johnny Kelly annonce au commissariat qu'il est enfin décidé a quitter la police et donne sa lettre de démission. L'apprenant, son père lui adjoint un vieil ami comme coéquipier lui donnant pour mission de le faire changer d'avis mais pour Johnny, c'est sa dernière nuit de flic. Alors qu'ils font leurs rondes, Kelly est appelé au domicile d'un avocat qui lui annonce qu'un vol va être commis chez lui. Il sait qu'un homme qui travaille pour lui va tenter de fracturer son coffre fort et propose à Kelly de le prendre en flagrant délit lui promettant une forte récompense. 

L'avocat, c'est Penrod Biddel. Avocat de la pègre, un type à l'allure raffiné, vivant dans le luxe, arrogant et manipulateur . 

Le cambrioleur, c'est Hayes Stewart. Un ancien magicien devenu pickpocket. Il met ses talents de voleur au service de Bidden pour lequel il dérobe des documents importants liés aux procès dans lesquels il est impliqué. Il a pris sous sa coupe, sans que la famille le sache, le plus jeune des fils Kelly. 

Kelly accepte à contrecoeur la mission pour que son jeune frère soit libéré de l'emprise de Stewart...L'attente commence car le cambriolage doit avoir lieu plusieurs heures plus tard...

CityThatNeverSleeps1953PDTV02309212 

Une petite perle du film noir...Et un pur film noir. Tout juste peut-on lui reprocher une intrigue principale un peu embrouillée. On le comprendra rien qu'en lisant mon préambule et encore je n'ai pas encore parlé de 2 personnages qui auront aussi une certaine importance, les femmes de Kelly et de Bidden. 

Je serais tenté de dire que le vrai héros du film, s'il n'y avait cette intrigue policière, c'est la ville de Chicago elle-même. La voiture de Kelly et du vieux détective nous promène d'un quartier à l'autre au gré des appels du standart de la police. La voix de la police sera féminine. Le son aura donc une importance capitale dans ce film. Tout d'abord, la musique, intermittente, mais qui colle parfaitement au film aux moments importants. Ensuite une voix-off, présenté comme la voix de Chicago, pleine de lassitude nous présentera la ville aux milles crimes et délits. On les suit d'ailleurs car ils s'égrènent les uns derrière les autres sur la radio du bord. En dehors de l'intrigue principale déjà copieuse, on aura ainsi l'occasion de croiser une multitude de personnages secondaires. Kelly sera même contraint d'accoucher une femme en pleine rue. Et enfin on entendra beaucoup la voix du vieux flic, ami du père Kelly, c'est la parole d'un homme expérimenté qui cherche à faire changer d'avis Johnny en tentant de lui prouver l'importance du travail de tous ces simples flics qui veillent sur la ville. Il tentera de persuader Kelly bien qu'il en doute lui-même  qu'il est doué pour ce métier. 

On aura d'assez nombreux ingrédients classiques du film noir. En vrac : des rêves déçus, une femme vénale, un maitre chanteur et donc...un secret compromettant. Un brin de duplicité féminine. Des meurtres...et surtout ces personnages bizarres que j'aime tant dans le genre. Le voleur/magicien et l'automate plus mort que vivant (volontairement énigmatique). 

Cette nuit décisive pour Johnny, celle qui va décider de son avenir, fera des dégâts dans son entourage. Des personnages qu'on aura entendu rêver à voix haute, espoir d'ascension sociale ; rêve de gloire ; qui évoqueront leurs espoirs déçus et les réussites à venir; qu'on entendra parler de fuite et de redémarrage, certains ne verront pas le jour.

city 2 

Remarquable mise en scène de Auer dans une intrigue complexe difficile pourtant à orchestrer. Il est parfois très inspiré. Un exemple :

Avant de prendre son service, Johnny Kelly repasse à son domicile. Sa belle mère dans une pièce voisine et qu'on ne verra jamais, l'entendant rentrer, commence alors à l'invectiver. Elle l'accable de reproches, regrettant amèrement que sa fille ai épousé un simple flic alors qu'elle même et sa fille sont d'un milieu supérieur. De plus, soupçonnant qu'il entretient une liaison avec une autre femme, elle l'interroge rudement sur ses projets...Survient alors la fille. Elle tente doucement de retenir l'attention de Johnny qui ne pense qu'à partir prendre son service. Elle lui propose une rencontre plus tard dans la soirée...Mais Johnny, agacé, refuse et part. La mère, qui n'a pas entendu cette conversation poursuit ses invectives croyant que Johnny est toujours son interlocuteur. Auer suit alors le regard accablé de la femme qui comprend que tout est perdu. 

Interprétation inégale. Gig Young et Mala Powers ne sont pas mauvais mais on a déjà vu des têtes d'affiche plus excitantes. William Talman et Edward Arnold dépassent d'une bonne tête tout le monde. Marie Windsor dans un rôle de femme humiliée qui se rebiffe aurait du avoir du grain à moudre pour se montrer à son avantage mais elle est reléguée (assez logiquement) dans une sous-intrigue secondaire. 

Quant à l'obscur bonhomme sous le masque d'or, le mime, il est le héros involontaire d'une des plus belles scènes du film. En dehors de la scène finale très réussie mais sans surprises, c'est LA grande scène poético-bizarre du film. 

De l'obscur John H. Auer, un hongrois d'origine, on ne sait pas grand chose et ses films sont durs à voir en dehors d'un autre polar HELL'S HALF ACRE. LES BAS-FONDS D'HAWAI, dont je parlerais sans doute plus tard. 

Vu en VOST. Film passé à la TV chez nous.

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Commentaires
G
Merci pour ce sympathique commentaire…Je garde le souvenir d'un bon petit film noir dont le seul vrai défaut est le manque de charisme de certains de ses interprètes principaux. Votre commentaire sur ce texte vieux de 3 ans me rappelle que je n'ai toujours pas évoqué le second film noir de ce John H. Auer : Les bas fonds d'hawaÏ . La différence avec ceux de Chicago ? Il y a plus de soleil !
J
une virée dans les bas fonds sordides de chicago !
J
Ca m'a donné envie de le voir ! Une virée dans les bas fonds brumeux de chicago !
Films Noirs
  • Critique des films noirs du cinéma américain entre 1940 et 1960. + cinéma "policier" au sens large. Le principe : Un court résumé du film pour situer l'action et les personnages, puis mise en avant des points singuliers du film, bons et/ou mauvais.
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