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Films Noirs
24 juillet 2015

La princesse du Nil - Princess of the Nile

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Réalisation : Harmon Jones / Production : Robert L. Jacks (Panoramic Productions) / Distribution (20th Century Fox) / Scénario : Gerald Drayson Adams / Photographie : Lloyd Ahern /  Musique : Lionel Newman 

Avec Debra Paget (La princesse Shalimar/Taura la danseuse), Jeffrey Hunter (Le prince Haidi), Michael Rennie (Rama Khan), Edgar Barrier (Le shaman), Wally Cassell (Goghi) et Jack Elam (Le chef des voleurs)  

A Helouan en Égypte, 1249. Le père de la princesse Shalimar est devenu la marionnette d'un chaman qui le drogue et exerce en réalité le pouvoir et oppresse le peuple. Bien que le chaman tente de garder la princesse prisonnière, celle ci s'échappe secrètement du palais chaque nuit et devient Taura, la populaire danseuse de la taverne du Tambourin, divertissant le peuple mais cherchant aussi à le soulever contre le pouvoir du chaman et son allié, le chef bédouin Rama Khan dont les troupes occupent la ville. Le prince Haidi, le fils du calife de Bagdad, de retour d'une bataille remportée à Mansura arrive à Helouan accompagné par le capitaine Hussein, son ami d'enfance. Aussitôt arrivés, ils rencontrent Rama Khan de retour dans la ville avec une partie de sa puissante armée. Ce dernier se propose d'escorter Haidi jusqu'au palais mais voyant passer Rama Khan, un homme haï du peuple, une émeute menée par Taura et ses amis éclate, la population envoyant toutes sortes de projectiles sur les troupes. Dans la cohue, Hussein est blessé ce qui incite le prince Haidi a se mêler au soldat pour combattre les insurgés. Au cours de la bataille, Taura poignarde le prince pour protéger son ami Goghi en train de perdre son duel mais Haidi la laisse s'enfuir. D'une fenêtre, elle a le temps de voir Rama Khan achever Hussein d'un coup de poignard, une façon de s'assurer le soutien du fils du calife dans la répression contre la ville…

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Je trainais les pieds depuis un moment, or ce film s'est avéré être une très bonne surprise. C'est même le meilleur film d'aventures orientales que j'aurais vu ou revu au cours de ces dernières années. C'est en tout cas meilleur selon moi que les productions analogues des années 40 avec Maria Montez et Jon Hall ou que les deux derniers films du genre que j'ai pu chroniquer ici :  [b]Les amours d'Omar Khayyam[/b] et [b]Ali Baba et les 40 voleurs[/b].  Je ne vois pratiquement que des points positifs. Le Technicolor est splendide. 95 % de l'action est indoor mais les décors sont très nombreux par rapport à la plupart des films analogues et ils font beaucoup moins carton-pâte que d'habitude. Les nombreuses scènes d'action sont très bien dirigées par Harmon Jones, les duels aux cimeterres étant très bien chorégraphiés avec parfois une pointe d'humour quand Shalimar va prêter main forte aux hommes ou en raison des interventions de quelques alliés qui ne savent pas se battre mais qui peuvent être utiles quand des ennemis  s'approchent un peu trop près des tentures. L'humour me rappelle les meilleurs Tony Curtis des années 50, les scènes les plus amusantes impliquant l'ami de Shalimar, Goghi, un voleur débrouillard dont le rôle de faire valoir et le physique rappelle Nick Cravat.  Les amis de Goghi, les voleurs qui se retrouvent dans une sorte de cour des miracles, vont plus tard faciliter la tache des insurgés en se mêlant à la lutte contre l'armée de Rama Khan.    

 

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L'histoire est aussi délirante que d'originaire et même encore un peu plus.  Le scénariste avait du perdre la documentation car le peuple de Helouan invoque toujours les dieux de l'Egypte antique alors quand on entend Au nom d'Isis, on ricane un peu (mais après tout, peut-être qu'un culte des divinités de l'Egypte antique persistait-il à l'époque dans le pays). Le reste est assez puissant : le fils du calife de Bagdad, qui est aussi le souverain du pays, se mêle à la lutte de la population contre ses tyrans, pour voler au secours d'une princesse qui la nuit se mue en danseuse et qui est l'instigatrice de la révolte du peuple. Évidemment, le duel entre Rama Khan et le prince Haidi n'a pas que la maitrise de la ville pour enjeu car les deux ont des vues sur Shalimar/Taura. Le clou du spectacle (et pas que pour les obsédés) c'est d'ailleurs la présence de Debra Paget. Au bout de 2 minutes à peine, on a droit à une première danse et jusqu'au bout on aura régulièrement droit à des scènes sexy d'une audace assez rare pour l'époque. Les scènes de danse anticipe celles que l'on verra quelques années plus tard dans le diptyque tourné par Fritz Lang à son retour en Europe mais si elle était encore moins habillée dans ces deux films là, je trouve que sa sensualité est encore plus grande dans celui d'Harmon Jones. J'ai d'ailleurs trouvé deux sources différentes qui indiquent qu'au moins une séquence a été coupée à la demande du Production Code Administration chargé de faire appliquer le code Hays. Roger Boussinot, dans un article sur Debra Paget, indiquait que ses danses avaient été jugées si suggestives que la carrière du film et celle de l'actrice en souffrirent. Au delà des danses, les scènes ou la sensualité et la beauté de la demoiselle crèvent l'écran, sont les nombreuses scènes aquatiques.  

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Il faut dire que ce vieux vicelard de scénariste a eu l'heureuse idée de multiplier les péripéties qui amènent régulièrement Shalimar et les autres insurgés à se déplacer à la nage par le Nil qui traversent la ville via différents canaux. Or, Debra sortant de l'eau dans des tenues moulantes, ce n'est pas rien. Ça commence avec le passage secret qui lui permet de  s'évader du palais la nuit par un petit canal. Plus tard, on plonge dans le Nil pour échapper aux ennemis en trop grand nombre. Haidi  y est sauvé de la noyade par un des voleurs, etc…Et puis bien sûr, on ne néglige pas le classique : Debra au bain. Elle y est entourée par ses servantes (parmi lesquelles on reconnait Dona Drake) qui ont aussi quelques bonnes petites scènes. Quand Goghi vient inspecter l'endroit ou doit venir se reposer son nouveau maitre, le prince Haidi, il tombe sur 3 servantes assises autour d'un canapé. La 1ère esclave se présente : Je suis Zala, la meilleure joueuse de Luth du pays]. Bien ! La seconde : Je m'appelle Azalée, la meilleure masseuse d'Egypte. Quant à la dernière, assise à même le canapé ou va prendre place Haidi, elle donne juste son prénom : Je suis Zoé (un autre prénom typiquement égyptien) mais, si elle ne dit pas à quelle spécialité elle doit sa célébrité, on comprend assez vite.   

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Les autres talents. Les méchants ne sont pas exceptionnels mais ils sont plus qu'acceptables : Michael Rennie et surtout Edgar Barrier (le Chaman). Dans un rôle de faire valoir à la Nick Cravat, Wally Cassell (Goghi) est excellent. On retrouve deux grandes figures du cinéma de genre dans le Helouan underground. Jack Elam en chef des voleurs et Lee Van Cleef est un de ses complices. Parmi les voleurs, on reconnaît aussi le nain Billy Curtis (vu dans de nombreux films dont L'homme des hautes plaines).  Le seul qui soit un peu plus faible, c'est Jeffrey Hunter, l'un des beaux gosses du cinéma de genre américain mais pas le plus doué. Pas très expressif, le garçon mais il l'est toujours plus que les deux grands poissons morts du genre : John Derek et mon copain Robert Stack. En raison de cette belle découverte, Harmon Jones redevient intéressant. Redevient…parce qu'il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas intéressé à son cas. L'ancien chef monteur de la Fox aura réalisé entre 1951 et 1958 une quinzaine de films pour le cinéma. Un film de guerre (avec Richard Conte), un thriller, une comédie avec Marilyn dans un rôle secondaire : As Young as You Feel (Rendez-moi ma femme) et surtout des westerns : The Silver Whip et City of Bad Men en 1953 ; A day of Fury (24 heures de terreur) et Canyon River (La caravane des hommes traqués) en 1956 ; Bullwhip (La femme au fouet) en 1958 et, avant de passer à la télévision, il terminera sa carrière au cinéma avec un film d'aventures invisible, Wolf Larsen avec Barry Sullivan, Peter Graves et Rita Gam. Passé à la télévision. vu en vost.

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Films Noirs
  • Critique des films noirs du cinéma américain entre 1940 et 1960. + cinéma "policier" au sens large. Le principe : Un court résumé du film pour situer l'action et les personnages, puis mise en avant des points singuliers du film, bons et/ou mauvais.
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